Équipe d’accueil à l’Université Bordeaux 3  « Textes, Littératures : Écritures et Modèles » (TELEM)

Descriptif du Programme « Inter-relations : textes, arts, sciences, merveilles »

Responsables : Aurélia GAILLARD et Henri PORTINE

Il s’agit d’éprouver les frontières du littéraire et d’en recomposer la spécificité à partir de la confrontation des idées et des formes dans les différents types de discours et de représentations. Les textes et les formes apparaissent alors comme des lieux de contacts (de la langue, des cultures) et posent la question des limites entre savoirs et non-savoirs, entre la science et la merveille, entre le texte littéraire et le document dans ses différents genres. Pour cela, il s’agit, d’une part, dans une optique de transdisciplinarité, de s’intéresser aux fécondations réciproques de la littérature, des savoirs et des arts, et, d’autre part, d’interroger, à partir de la lisière entre les domaines, la reconfiguration des disciplines et des modes de représentations.

La lisière ou marge étant décentrement (géographique, historique, idéologique) et recentrement, il s’agit aussi de recomposer ce « centre », lieu ou territoire, de pensée, où des discours et des formes perçus comme exclusifs se rencontrent. Il ne s’agit donc pas seulement d’interroger les limites entre des savoirs spécifiques et de repenser les taxinomies ou les périodisations, mais de s’interroger sur les fondements des savoirs et sur les conditions mêmes de possibilité des différents savoirs : autant sur les savoirs des frontières que sur les frontières des savoirs. En ce sens, le programme rencontre aussi pour partie la recherche menée par le projet scientifique de STELLA (dirigé par Bertrand Rougé, Université de Pau) sur les « hétérotopies ». Les inter-relations explorent la composition d’un espace propre à partir d’autant d’espaces autres. Le programme se décline ainsi en trois projets complémentaires, dans et hors l’historicité, dont la mise en œuvre incombera principalement à la composante « Concepts, Savoirs, Discours » à travers, d’une part, l’équipe TELANCO / « TExtes, LANgages, COgnition », et, d’autre part, le groupe émergent « Écriture et (re)configuration des savoirs : représentation, fiction, merveille ».

La littérature et les savoirs

Le premier projet, fondé sur une perspective historique, sera centré sur une histoire des espaces langagiers et discursifs dans lesquels s’élaborent et sont transmis les savoirs. Il s’agira ainsi, pour une périodisation donnée, d’envisager l’évolution des écritures savantes et de la vulgarisation, des relations entre culture savante et populaire, culture de l’écrit et de l’oralité. La question des rapports entre le domaine des sciences (au sens large et aux frontières largement poreuses qui sont les siennes depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin de l’âge classique) et celui du merveilleux (le domaine, large encore, du surnaturel, comprenant les catégories du merveilleux, du fabuleux, du féerique ou du mythologique, les prodiges, les miracles, les merveilles de la nature, de la technique, de l’art) sera privilégiée : sans préjuger de leurs limites respectives, il s’agit donc d’examiner à la fois ce qui fonde et perturbe leurs démarcations, au fil des nombreuses redéfinitions épistémologiques tant de la science que de la « merveille » sur le long cours.

Corrélations entre les savoirs et le discours

L’approche linguistique (celle de la linguistique énonciative et cognitive) interroge, à travers la sémantique lexicale et la textualisation, la construction d’une représentation de l’architecture cognitive. La textualisation est ainsi considérée à la fois comme un mouvement cognitif (les textes littéraires construisent une représentation du monde en s’appuyant sur une perception ou reconstruction du réel, les textes non littéraires partent de la connaissance qu’ils mettent en forme) et aussi comme un mouvement langagier au service de la cognition ; la sémantique lexicale permet de penser la constitution de réseaux lexicaux, de constructions métaphoriques, etc.

Inter-relations texte et image

Le troisième projet, se développant en transversalité, interroge les relations entre les textes, les arts et les savoirs au travers du rapport entre le texte et l’image : la question de l’illustration (album de jeunesse comme livre scientifique) et de l’adaptation (cinématographique) retiendront particulièrement l’attention en tant qu’elles concentrent la plupart des caractéristiques de l’espace « intermédial ».

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